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Ces héros oubliés partie 2 : retour sur la Coupe Stanley de 1993


Par Daniel Vanier

Il y a maintenant déjà 27 années qui se sont écoulées depuis que les Canadiens de Montréal ont remporté la coupe Stanley pour la dernière fois en 1993. Rien n’indiquait pourtant qu’ils étaient en route pour le faire cette année-là, après avoir subi la défaite lors des deux premiers matchs de la première ronde des séries contre les Nordiques de Québec. Nous vous avons parlé dans un texte précédent que Daniel Bouchard a dévoilé sa source pour sa fameuse déclaration sur sa découverte de la faille de Patrick Roy. Cela avait finalement eu pour résultat de fouetter au plus haut point le gardien du CHqui s’était transformé en mur par la suite. Roy fut sans contredit la grande vedette de ces séries éliminatoires, mais d’autres joueurs évoluant un peu plus dans l’ombre ont aussi donné, chacun à leur façon, un énorme coup de main aux Canadiens de Montréal pour leur permettre de remporter la 24e Coupe Stanley de leur histoire. Nous vous en parlerons dans ce texte alors que nous allons effectuer un retour commémoratif de ce véritable conte de fées vécu par le Tricolore et ses partisans.

La Coupe Stanley de 1993 : L’équipe de la destinée

Après ces deux premières défaites contre les Nordiques, le Canadien va aligner 11 victoires d’affilée. Ils vont en effet gagner les 4 suivantes contre Québec avant de balayer les Sabres en 4 matchs lors de la série suivante. Leur séquence prendre fin le 22 mai lors du 4e match de la série contre les Islanders de New York. Toutefois cela ne semble pas ébranler la confiance des Montréalais. Deux jours plus tard, les Islanders sont éliminés en cinq matchs. Le Tricolore se retrouve donc en finale de la Coupe Stanley contre Wayne Gretzky et les Kings de Los Angeles.Le Canadien va continuer d’éblouir la galerie en inscrivant 3 gains consécutifs en prolongation au cours de cette série. Cela va porter sa fiche de victoires consécutives en temps supplémentaire à 10 et cela devient un record de la LNH. Cette série de succès incroyable fera en sorte que plusieurs personnes, dont le gardien Kelly Hrudey des Kings, vont surnommer l’équipe du Canadien de Montréal de 1993 comme étant «L’équipe de la destinée».

La conquête de 1993 fut une autre surprise

Le Canadien n’avait pas une mauvaise équipe en 1992-93. Serge Savard avait procédé à deux transactions importantes qui allaient changer l’image de la formation pendant la saison estivale. Le 27 aout 1992, il avait d’abord fait l’acquisition de Vincent Damphousse des Oilers d’Edmonton (avec en plus un choix de 4e ronde !) en retour de Shayne Corson, Brent Gilchrist et Vladimir Vujtek. 4 jours plus tard, il obtenait Brian Bellows des North Stars du Minnesota en retour du rapide Russ Courtnall. Ce fut 2 excellentes acquisitions. Damphousse a terminé la saison au 1er rang des pointeurs de l’équipe avec 39 buts et 58 passes pour 97 points . Bellows termina pour sa part au 3e rang des pointeurs de l’équipe avec 40 buts et 48 passes pour 88 points. Kirk Muller avait terminé au 2e rang avec 37 buts et 57 passes pour 94 points. On retrouvait ensuite Stéphan Lebeau qui avait obtenu 31 buts et 49 passes pour 80 points. Le Canadien avait donc une très bonne attaque avec 4 marqueurs de 80 points et plus. Ceux-ci étaient bien supportés par les Mike Keane ( 15 buts et 45 passes, 60 points en 77 matchs) Denis Savard (16 et 34 passes pour 50 points en 60 matchs) ainsi que les jeunes Gilbert Dionne (20 buts et 28 passes, 48 points en 75 matchs) et John Leclair ( 19 buts et 25 passes, 44 points en 72 matchs). Gary Leeman obtenu en retour de Brian Skrudland en fin de saison est venu ajouter encore plus d’offensive en produisant presque au rythme d’un point par match avec 6 buts et 12 passes pour 18 points en 20 parties. Guy Carbonneau et Benoit Brunet contribuaient aussi, mais étaient ralentis par les blessures.

Du côté de la défensive, le Canadien était en voiture avec les Éric Desjardins ( 13 buts et 32 passes pour 45 points en 82 matchs ), Mathieu Schneider(13 buts et 31 passes pour 44 points en seulement 60 matchs) Patrice Brisebois (10 buts et 21 passes, 31 points en 70 matchs) et Kevin Haller (11 buts et 14 passes pour 25 points en 73 matchs).

Malgré tout cet arsenal, le Canadien n’était pas perçu comme une des équipes favorites pour la Coupe Stanley. Les favoris dans l’Est étaient les Penguins de Pittsburgh qui, mené par le dangereux duo de Mario Lemieux et Jaromir Jagr avaient terminé au premier rang de l’Association Est avec 119 points. On voyait aussi les Bruins de Boston (109 points) et les Nordiques de Québec (104 points)avant le Canadien comme prétendants. Dans l’Association Ouest, les Blackhawks de Chicago (106 points) et les Red Wings de Détroit (103 points) étaient aussi considérés comme plus dangereux. Le CH avait terminé 3e de la Division Adams derrière Boston et Québec et au 6e rang de la LNH derrière les 5 équipes précédemment mentionnées avec 102 points.

Voici la fiche de l’équipe et remarquer encore une fois qu’avant le début de la saison, le Canadien avait une côte de 800 vs 1 pour la victoire de la Coupe Stanley auprès des sites pour parieurs:

Les héros de l’ombre de 1993

Comme les cinq joueurs que nous vous avions répertoriés dans l’article commémorant sur la conquête de 1986, nous avons trouvé 6 autres joueurs qui ont connu de grands moments en 1993 pour ne plus jamais connaître le succès après avoir quitté le Canadien. si vous avez raté le texte commémoratif de la coupe de 1986 du CH et ses 5 héros de l’ombre vous pouvez le lire ici :

Ces héros oubliés : Retour sur la Coupe Stanley de 1986

Alors sans plus tarder, voici 6 héros de la dernière victoire de la Coupe Stanley du Canadien qui n’ont plus jamais réussi à produire autant avec une autre équipe de la LNH par la suite.

Paul Dipietro

C’est Kirk Muller qui a compté le but gagnant de la Coupe Stanley lors du 5e match de la Coupe Stanley contre les Kings de Los Angeles, mais il ne faut pas oublier que le premier but de ce match fut compté par le diminutif Paul Dipietro sur une superbe passe de Garry Leeman. Dipietro avait marqué 8 buts lors de ces séries éliminatoires. Il avait ajouté 5 passes pour 13 points en 17 matchs, cette production de près d’un point par match le positionnait au 6e rang des compteurs du Canadien en séries. Le moins qu’on puisse dire c’est que ce fut toute une surprise.

Paul Dipietro fut un choix de 5e ronde( #102 au total) du Canadien en 1990. Lors de ses débuts dans la LNH 1n 1991-92, il obtient 10 points (4 buts et 6 passes ) en 33 parties.Lors de la saison suivante, il termina encore une fois avec 4 buts en 29 matchs. Il augmenta sa production de passes par contre avec 13.

Rien ne pouvait donc indiquer qu’il allait produire autant en séries éliminatoires.

L’ancien numéro 15 allait ensuite connaître sa meilleure saison en 1993-94 avec 13 buts et 20 passes pour 33 points en 70 parties. Après 22 matchs la saison suivante, le Canadien décide de l’échanger aux Maple Leafs de Toronto en retour d’un choix conditionnel. Dipietro va jouer seulement 32 parties étalées sur 2 saisons avec Toronto. Il va obtenir 5 buts et 5 passes lors de son passage. Il va ensuite se retrouver avec les Kings de Los Angles où il jouera seulement 6 parties obtenant 1 but. Il va plutôt passer la majeure partie de la saison 1996-97 dans la Ligue internationale avec les Roadrunners de Phoenix et les Cyclones de Cincinnati.
Par la suite, ce sera l’exil vers l’Europe. Dipietro va y connaître du succès. Après une première saison dans la DEL en Allemagne, il se dirige vers la Suisse ou il jouera pendant 13 ans, s’interrompant une seule année pour disputer une saison en Italie en 2002-03.

Paul Dipietro se retire du monde du hockey après une dernière saison en Suisse en 2013-14.

Gilbert Dionne

Après avoir disputé seulement 2 matchs avec Montréal en 1990-91, Gilbert Dionne en dispute 39 la saison suivante. Le choix de 4e ronde du Canadien (81e au total) en 1990 fait écarquiller bien des yeux avec 21 buts et 13 passes pour 34 points lors de ces 39 matchs. Dionne gagne un poste régulier lors de la saison 1992-93 et offre une production de 20 buts et 28 passes pour 48 points en 75 matchs.lors des fameuses séries il va accumuler 6 buts et 6 passes pour 12 points en 20 parties.

Il était aussi très apprécié dans le vestiaire avec sa bonne humeur proverbiale. C’était un boute-en -train qui faisait même des imitations d’Elvis pour détendre ses coéquipiers.voici ce qu’il racontait à Jean-François Poirier de Radio-Canada Sports lors d’une entrevue publiée le 17 aout 2017 :

Le « King » Dionne

« Je mettais ma serviette autour du cou. Je dansais avec mes genoux, je m’étirais aussi en même temps, je me préparais pour le match. On a eu ben du fun dans la chambre », raconte Dionne, qui a hérité de sa mère sa passion pour le chanteur.

« Dans la chambre, il y avait des moments tendus, un peu stressants. Je le voyais dans la face des joueurs. Après tout, c’est un match de hockey, pourquoi pas avoir du fun. Alors oui, je dansais comme Elvis et je chantais une couple de chansons pour relaxer les joueurs dans le vestiaire pour qu’on se prépare pour un gros match ».

Mike Keane, Brian Bellows et Shayne Corson l’ont surnommé le King, un surnom qu’il traîne encore aujourd’hui.

Dionne avait aussi fait sourire bien des gens lorsqu’il avait compté le but gagnant en prolongation, lors du 3e match de la série contre les Sabres de Buffalo. Après avoir fait dévier un tir de Patrice Brisebois, Dionne se pointait alors du doigt pour bien signifier que c’était lui le marqueur. Vous pouvez revoir le but ici :

La saison suivante, Dionne continue de produire environ au même rythme avec 19 buts et 26 passes pour 45 points en 74 matchs. Il va jouer ensuite 6 matchs en 1994-95 avec le CH obtenant 3 passes. Ce sera ses derniers points dans l’uniforme Bleu-Blanc-Rouge puisqu’il va ensuite faire partie d’une des plus mauvaises transactions de Serge Savard. Le 9 février 1995, il est échangé en compagnie d’Éric Desjardins et de John LeClair aux Flyers de Philadelphie pour Mark Recchi et un choix de 3e ronde en 1995 qui deviendra le célèbre(sic!) Martin Hohenberger. Ce joueur autrichien ne disputera que 9 parties dans la Ligue Américaine et aucun match dans la LNH. Sans rien enlever à Mark Recchi, qui est un excellent joueur, avec le marqueur de 50 buts qu’est devenu John Leclair, en plus de Desjardins qui était un excellent défenseur, le prix était beaucoup trop élevé.

Gilbert Dionne ne disputera toutefois que 20 matchs avec les Flyers en 1995-96 obtenant 6 passes. La saison suivante il va en disputer seulement 2 obtenant 1 autre passe, avant d’être réclamé par les Panthers de la Floride. Il va jouer 5 parties avec cette formation obtenant 1 but et 2 passes. Ce sera ses derniers points dans la LNH. Gilbert Dionne aura donc inscrit un seul but dans la LNH après avoir quitté Montréal.

L’ancien numéro 45 va disputer une saison dans la lige Américaine avant de se retrouver avec les Cyclones de Cincinnati dans la Ligue Internationale. Il va passer 4 saisons avec cette équipe, y connaissant tout de même beaucoup de succès. Dionne s’exile ensuite en Allemagne pendant 2 saisons avant de revenir aux États-Unis pour disputer 3 saisons avec les Hornets de Cambridge dans la OHASr, une ligue de hockey Senior.Il se retire ensuite du hockey professionnel.

Stéphan Lebeau


À sa première saison dans la LNH, en 1989-1990, Lebeau a enfilé 15 buts, mais son travail défensif irritait au plus haut point son entraîneur, le colérique Pat-Burns. Il a augmenté sa production offensive à ses deux saisons suivantes, marquant plus de 20 buts chaque fois, et il a obtenu 80 points en 1992-1993, ajoutant 6 points en 13 matchs éliminatoires pour aider les Canadiens à remporter la 24e coupe Stanley de son histoire.

Pourtant, bien qu’il venait de connaître toute une saison, il est échangé aux Mighty Ducks d’Anaheim en retour du gardien Ron Tugnutt. Après deux saisons en Californie, dont une écourtée par un lock-out, Lebeau s’est exilé en Suisse où il a joué sept saisons avec 3 formations le HC Lugano, le HC La Chaux-de-Fonds et l’Ambri-Piotta.

Après avoir annoncé sa retraite en 2000-2001, Stéphan Lebeau a entrepris une carrière d’entraîneur. Il a été entraîneur-chef au niveau midget AAA avec les Cantonniers de Magog et dans la LHJMQ avec les Tigres de Victoriaville. En juin 2008, il a accepté le mandat de prendre en charge le développement du hockey au collège Bishop, une école secondaire située à Lennoxville.Il fut aussi assistant-entraîneur avec les Bulldogs de Hamilton, le club-école du Canadien lors des saisons 2013-14 et 2014-2015.
L’ancien numéro 47 du CH avait peut-être inscrit seulement 3 buts en séries éliminatoires , mais ils furent importants. Il fut celui qui avait permis au CH de remporter le 2e match de la série contre les Islanders de New York avec un puissant tir frappé lors de la 2e période de prolongation. Voici le but en question :

Gary Leeman

Gary Leeman avait connu de très bonnes saisons avec les Maples Leafs de Toronto, dont une de 51 buts et 44 passes pour 95 points en 1989-90. Une blessure à une épaule subie la saison suivante le force à rater plusieurs rencontres et sa production chute et ne sera plus jamais la même par la suite. Le 2 janvier 1992, Leeman fera partie de la transaction qui a impliqué le plus grand nombre de joueurs de l’histoire de la LNH avec 10. Il est échangé aux Flames de Calgary en compagnie Craig Berube, Alexander Godynyuk, Michel Petit et Jeff Reese en retour de Doug Gilmour, Jamie Macoun, Kent Manderville, Ric Nattress et Rick Wamsley. C’était un véritable vol de la part des Maple Leafs.
Malheureux à Calgary, Leeman demande une transaction et va se retrouver avec les Canadiens qui ont déboursé Brian Skudland pour ses services. Il va faire bonne impression avec 6 buts et 12 passes pour 18 points en 20 matchs.
En séries éliminatoires, il va toutefois être moins productif. Il n’obtiendra qu’un seul but et 2 passes en 11 matchs. Il effectuera tout de même de belles pièces de jeu et apportera de la profondeur à l’attaque du CH.Il s’agit pour lui cependant de sa dernière saison complète dans la LNH.

En 1993-1994, Leeman va partager son temps entre les Canadiens et leur club-école de la Ligue américaine de hockey, les Canadiens de Fredericton, l’équipe décide ensuite de ne pas renouveler son contrat.
Leeman doit patienter un bon moment avant de recevoir une autre offre d’une équipe de la LNH. Il obtient finalement un contrat au mois de janvier avec les Canucks pour le reste de la saison 1994-95 et va jouer ainsi 10 matchs avec Vancouver obtenant 2 buts au passage. Ensuite il quitte pour l’Italie où il s’aligne pour la saison 1995-96 avec le HC Gardena. L’année suivante, il signe un contrat avec les Blues de Saint-Louis. Il ne dispute que deux rencontres avec ces derniers, évoluant le reste de la saison pour les IceCats de Worcester dans la Ligue Américaine et les Grizzlies de l’Utah dans la Ligue internationale. Voyant les portes de la LNH se refermer doucement devant lui, Leeman décide de s’exiler an Allemagne lors de l’été 1997. Il va rejoindre les Scorpions de Hanovre avec lesquels il va disputer 48 parties la première saison, mais seulement 10 la saison suivante. Il décide alors de rejoindre la Suisse et plus précisément le HC Bienne et le HC Sierre. Il termine la saison 1998-1999 en Suisse, puis annonce sa retraite du monde du hockey.

Gary Leeman aura donc connu ses meilleures saisons avec les Maple Leafs de Toronto au niveau des statistiques, mais nul aucun doute que ses plus beaux souvenirs demeurent ceux de son passage avec le Canadien de Montréal.

Kevin Haller

La carrière de Kevin Haller est la définition même d’une carrière qui a mal tournée par la faute des blessures. Un ancien choix de première ronde des Sabres de Buffalo (14e au total) en 1989, Haller était promis à un bel avenir. Après une saison et demie avec Buffalo, les Sabres l’échangent au Canadien en retour du vétéran défenseur Petr Svoboda. En 1992-93 Haller va connaître ce qui va devenir sa meilleure saison en carrière avec 11 buts et 14 passes pour 25 points accompagnés de 117 minutes de pénalité. Cette saison-là Haller atteignait des sommets pour les buts, les passes et les points. Ennuyé par de nombreuses blessures tout au long de sa carrière, il ne sera plus jamais capable de surpasser ces statistiques par la suite. Lors des séries de 1992-93, Haller avait obtenu une fiche de 1 but et 7 passes en 17 parties.

Le natif de Trochu en Alberta va disputer une autre saison avec le Canadien avant de se retrouver avec les Flyers de Philadelphie où il passera 2 saisons et demie avant d’être échangé aux Whalers de Hartford, qui deviendront l’année suivante, les Hurricanes de la Caroline. Il sera échangé encore une fois, cette fois-ci il se retrouve avec les Mighty Ducks d’Anaheim pour une période de 2 ans avant d’aboutir avec les Islanders de New York où il va disputer ses deux dernières saisons dans la LNH.

Kevin Haller va prendre sa retraite en 2001-2002. En 12 saisons dans la LNH il aura disputé une seule saison complète, soit en 1998-99 avec les Mighty Ducks.

Ed Ronan

L’ailier droit Ed Ronan fut un choix de 11e ronde (227e au total) de la part du Tricolore lors du repêchage de 1987. Il avait fait sa marque au hockey universitaire américain. L’ancien numéro 31 du CH avait produit des saisons de 40 points en 44 matchs et de 35 points en 41 matchs lors de ses deux dernières saisons avec l’université de Boston. Il jouait aussi un jeu très physique, bien servi par son gabarit de 6 pieds un pouce et 197 livres.
Il n’a toutefois jamais réussi à transposer son talent de marqueur dans la LNH. Il débutait sa carrière dans la LNH en 1991-92 en jouant seulement 3 matchs et il n’obtient aucun point lors de son court passage. Ensuite , en 1992-92, il va jouer 53 parties obtenant une fiche de 5 buts et 7 passes.
L’américain connut tout de même de bonnes séries éliminatoires en 1993 avec 2 buts et 3 passes en 14 matchs disputés. Il a offert aussi beaucoup de robustesse en plus d’être fiable dans son territoire comme l’indique sa fiche de +5.

La saison suivante, Ronan va disputer 61 matchs obtenant 6 buts, 8 passes et 42 minutes de pénalités. Il va ensuite disputer seulement 30 parties avec le CH en 1994-95 obtenant 1 but et 4 passes. Ce sera ses derniers points dans l’uniforme Tricolore. il jouera ensuite 17 matchs la saison suivante avec les Jets et n’obtiendra aucun point lors de ce passage. On le retrouve ensuite dans l’uniforme des Sabres de Buffalo en 1996-97 où il va obtenir 1 but et 5 passes en 18 matchs.

Il va ensuite disputer une dernière saison avec les Bruins de Providence dans la Ligue Américaine en 1997-98. Il va faire belle figure obtenant 13 buts et 15 passes et 48 minutes de pénalité en 49 matchs. Ce sera son chant du cygne puisqu’il prendra sa retraite après cette saison.

Ed Ronan ne fut pas une vedette, mais il a fait du bon travail comme joueur de 4e trio, principalement en 1992-93. Il aura réussi à laisser sa marque, car remporter la Coupe Stanley après avoir été choisi en 11e ronde est un exploit, dont peu de joueurs de la LNH peuvent se vanter.

La bague de 1993

Voici quelques photos de la bague de la Coupe Stanley des Canadiens de 1993 :

Évaluer le talent d’un joueur de hockey par le nombre de Coupes Stanley remportées est une grave erreur

Ces deux articles démontrent bien qu’on ne doit pas évaluer le talent des joueurs par le nombre de conquêtes de la Coupe Stanley.

Sans ne rien vouloir enlever aux Gaston Gingras, Kjell Dahlin, David Maley,John Kordic,Serge Boisvert, Paul Dipietro, Gilbert Dionne, Garry Leeman, Stephan Lebeau et Kevin Haller, ils n’ont pas le talent des Marcel Dionne, Gilbert Perreault, Mats Sundin, Roberto Luongo, Jarome Iginla, Pavel Bure, Daryl Sittler ou plusieurs autres grands du hockey qui n’ont jamais pu soulever le précieux trophée. Pourtant, ils ont tous leur bague de champions aux doigts et de précieux souvenirs gravés à jamais dans leur mémoire.

Il faudrait cependant que ceux qui utilisent cet argument pour juger le talent d’un joueur cessent de le faire, car il est hautement invalide.

Quelques moments forts et anecdotes de 1993

La conquête de la Coupe Stanley de 1993 par le Canadien de Montréal est un véritable scénario Holywoodien. Il y a eu de nombreux petits miracles et on peut même dire que la fiction a encore une fois dépassé la réalité. Il y a une multitude d’anecdotes qui se sont produites. En voici quelques-unes.

Mario Roberge intimide Ron Hextall

Le principal point tournant de la série éliminatoire contre les Nordiques est sans contredit le réveil de Patrick Roy, causé par la déclaration de Daniel Bouchard et par la confiance inébranlable de Jacque Demers. Ce dernier est allé voir Patrick Roy pour lui dire «J’ai confiance en toi, je vais vivre ou mourir avec toi».
Patrice Brisebois est d’accord que le réveil de Roy fut la clé de cette victoire. Voici ce qu’il dit à ce sujet sur le 3e match de la série contre les Nordiques :
« Quand ton gardien de but te dit : “Marquez-moi un but et on va gagner”, c’est incroyable. Patrick Roy était incroyable. Il n’y a pas un autre gardien de but qui m’a dit ça dans toute ma carrière »,
Patrice Brisebois soulève également un autre petit détail, mais qui a fait une grande différence dans cette série : l’incident entre Mario Roberge et Ron Hextall survenu pendant le réchauffement avant la rencontre du 3e match de la série disputée à Montréal.le robuste ailier gauche originaire de Québec, a servi deux violents coups de bâton dans les jambières du gardien des Nordiques.

Mario Roberge a raconté le tout lors d’une entrevue pendant l’émission Dave Morissette en direct, à TVA Sports.

L’ancien numéro 32 du CH n’était pas un as marqueur, il avait inscrit quatre buts, autant d’aides en 50 matchs lors de la saison. Cependant, il avait aussi 142 minutes de punitions. Il était donc aisément capable de se faire respecter et de s’imposer.Il l’a fait de belle façon contre le Cerbère des fleurdelysés.
Le capitaine du CH, Guy Carbonneau avait remarqué que Ron Hextall avait une superstition bien précise dans sa préparation d’avant-match.Le gardien venait toujours faire un rond [avec son patin] sur le point rouge au centre de la patinoire. Carbo va donc voir Jacque Demers pour lui suggérer d’habiller Mario Roberge pour le réchauffement et que ce dernier se poste sur le fameux point rouge pour déranger le numéro 27 des Nordiques.Roberge l’a fait de splendide façon. Voici ce qu’il a raconté sur le sujet :

«Je l’ai frappé d’aplomb. Un bon coup de Sher-Wood 5030, je ne sais pas si vous le savez, sur les flancs de jambières, ça résonne. J’y suis allé fort d’aplomb et je lui ai dit “ce point-là est à nous ce soir”. Ç’a créé un attroupement.

«On a crevé la bulle de Ron Hextall ce soir-là. Je lui ai parlé d’aplomb. Je lui ai dit que je venais de le débalancer pour un bout.»

«Après la période d’échauffement dans le vestiaire, je vous dis – et j’en ai vu des vestiaires – que je n’ai jamais vu une chambre aussi dynamique. Les gars avaient le feu dans les yeux! J’ai senti quelque chose que je n’avais jamais ressenti auparavant.»

Mario Roberge n’a plus joué un match, mais à chaque période de réchauffement, il était sur le point rouge. Effectivement, le Canadien était devenu encore plus motivé que jamais et égalise la série. Ron Hextall s’est mis à perdre ses moyens et à éprouver des difficultés, surtout lors du cinquième match où il a finalement accordé un mauvais but mortel lors de la période de prolongation à Kirk Muller. Cela va aller encore plus mal pour lui lors de la 6e partie. L’ancien des Flyers accorde cinq buts en deux périodes avant d’être finalement remplacé par Stéphane Fiset. Les Nordiques ne parviendront pas à remonter la pente et le Canadien va remporter ce match 6-2 et élimine ainsi les Nordiques.
Mario Roberge aura donc à sa façon donné un fier coup de main à son équipe.
Un balayage avec 4 victoires par le même pointage
Les médias font leur pain et leur beurre autour de cette finale de division entre Montréal et Buffalo. Pour la première fois,2 des gardiens les plus dominants des années 80 et 90, Patrick Roy et Grant Fuhr s’affrontent en séries. Ce sera effectivement un excellent duel entre les 2 gardiens vedettes.Bien que le Canadien a balayé cette série, ce ne fut tout de même pas aussi facile que cela peut l’avoir l’air. Un élément intéressant fut que les quatre rencontres se terminent par la marque identique de 4 à 3 à l’avantage du Tricolore, les trois dernières nécessitant une prolongation.

Le bâton de Marty McSorley et le record d’Éric DesjardinsLa plupart des partisans du Canadien se souviennent de l’épisode du bâton de McSroley. Cependant, ce n’est pas tous qui se souviennent qu’Éric Desjardins avait inscrit un record lors de ce fameux soir.

Le Tricolore tirant de l’arrière 2 à 1 en fin de troisième période. Jacques Demers, à la suggestion du capitaine, Guy Carbonneau, demande que l’on mesure la courbe du bâton de Marty McSorley. L’arbitre Kerry Fraser donne raison à Demers. Pendant la punition à McSorley pour conduite antisportive, Demers y va le tout pour le tout et retire Patrick Roy.

À six contre quatre, Éric Desjardins crée l’égalité et force la prolongation. Et après seulement 51 secondes de jeu, le défenseur complète son tour du chapeau en déjouant Kelly Hrudey sur une passe de Benoît Brunet. Éric Desjardins inscrit ainsi son nom dans le livre des records de la LNH, en devenant le premier défenseur de l’histoire à inscrire un tour du chapeau en séries éliminatoires.

Le clin d’oeil de Patrick Roy à Tomas Sandstrom

Lors de la série finale de la Coupe Stanley contre les Kings de Los Angeles . Patrick Roy multiplie les arrêts spectaculaires, notamment aux dépens de Tomas Sandstrom. Roy lui sert ensuite un magnifique clin d’œil. Ce geste un peu baveux, mais qui démontre à quel point le gardien du CH était en pleine confiance, est capté par un caméraman de Radio-Canada. C’était une image qui vaut mille mots. Voici le clin d’oeil mémorable de Roy :

La blessure de Denis Savard et la faveur de Jaques Demers à Donald Dufresne

Denis Savard a partagé une anecdote sur le site NHL.com au sujet de la conquête de la coupe Stanley des Canadiens de Montréal, en 1993 qui explique pourquoi il a finalement levé la Coupe Stanley en habit, au lieu d’être vêtu de son uniforme de joueur.

L’attaquant s’était fracturé une cheville en demi-finale contre les Islanders après avoir encaissé un puissant lancer en haut de son pied gauche.

Savard est revenu au jeu au premier match de l’ultime série contre les Kings de Los Angeles, mais il a aggravé sa blessure lors de cette défaite. Demers lui a alors offert de venir avec lui derrière le banc pour donner des conseils à ses coéquipiers. Un autre beau geste de la part de l’entraîneur du CH.

«Mon pied a beaucoup enflé et j’ai dû rater le match no 2. Lorsqu’on a gagné les rencontres 3 et 4, j’étais prêt à revenir. Nous menions la finale 3-1.»

Denis Savard va donc rencontrer , Jacques Demers pour lui demander de l’insérer dans la formation pour le 5e match.

«Je lui ai dit ‘je sais que nous gagnerons ce soir. Je pense qu’on gagnera la coupe. N’aie pas peur de changer la formation.»

À l’époque, pour qu’un joueur puisse avoir son nom gravé sur la prestigieuse coupe, il devait avoir participé à au moins un match en finale. Il y avait un seul joueur de la formation du Tricolore qui n’avait pas revêtu l’uniforme pour la série finale face aux Kings… le défenseur Donald Dufresne. Demers prend donc la décision d’habiller Dufresne
«Jacques a décidé d’habiller Donald. Nous avons gagné le match 4-1 et son nom a pu être inscrit sur la coupe. C’était la bonne décision.»

Voilà donc pourquoi Denis Savard a brandi la coupe, le soir du 9 juin, en complet et non pas avec le maillot Bleu-blanc-rouge.

«J’étais sur la glace avec Patrick Roy, en habit. Ce sont des moments que je n’oublierai jamais.

«Lorsque je vois le nom de Donald sur la coupe, ça représente encore plus pour moi», a-t-il laissé entendre.

Comme bien d’autres dans ce groupe hétéroclite que bien peu voyaient remporter la Coupe Stanley, Denis Savard s’était sacrifié pour le bien de l’équipe.

Vous pouvez voir l’anecdote racontée par l’ancien du Canadien à NHL.com ici :

Voilà qui termine ce roman texte, désolé de la longueur de celui-ci, mais il y avait tellement de choses à raconter et j’y ai pris tant de plaisir que je n’ai pas vu le temps(ni les lignes) passer. Par le fait même cela termine cette mini-série de deux articles commémorant les deux dernières victoires de la Coupe Stanley par le Canadien de Montréal. Nous espérons que cela vous a permis de vous relater de précieux souvenirs !

Crédit photo : Montreal Canadiens History, (2x)  Le Journal de Montréal, et NHL.com, Stanley Cup Rings, The Sportster (2x), NHL.com

Sources: -«Block of ages» NHL.com,
-«Un printemps presque parfait», Luc Fortin et Olivier Paradis-Lemieux Radio-Canada Sports,
-«Le coup de »Sher-Wood» de Mario Roberge-L’étincelle» TVA Sports
-Wikipedia et YouTube

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